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Granouillet : un arbitre d’envergure mondiale

11h00 - 09 janvier 2017 - par Info Clermont Métropole
Granouillet : un arbitre d’envergure mondiale
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spor_granouillet_photo_denis_boulanger Ce prof de karaté de l’Ecole Clermontoise de Karaté vient d’intégrer l’élite mondiale de l’arbitrage. Il est le seul en Auvergne à opérer à ce niveau. Les générations qui ont fréquenté les cours de l’Ecole clermontoise de karaté le connaissent bien. A la Maison des sports de Clermont-Ferrand, il est un peu chez lui. 33 ans qu’il foule les tatamis de la section du Stade Clermontois. Et à 43 ans seulement, c’est presque une vie entière consacrée au karaté. Aujourd’hui ceinture noire 5e Dan, Jean-Marie Granouillet affiche 22 ans d’enseignement au compteur, diplôme d’Etat en poche. Pas mal non ? En parallèle, celui qui a pratiqué la compétition au niveau national réalise une brillante carrière d’arbitre. « J’ai commencé en 1994 sous l’impulsion de Pierre damoiseau, qui était à l’époque responsable régional de l’arbitrage. Après avoir gravi les échelons, j’ai passé l’examen national en 1999 à Paris avant de prendre la responsabilité de l’arbitrage pour la Ligue d’Auvergne en 2000. Je suis passé ensuite arbitre européen en 2007 », résume le Clermontois. La suite ? Elle s’est écrite récemment. Au mois de novembre. Jean-Marie Granouillet est devenu arbitre mondial à l’occasion des championnats du monde seniors qui se sont déroulés à Linz, en Autriche. « Il y avait un examen théorique de 70 questions sur la réglementation et une partie pratique organisée en amont du championnat où il fallait arbitrer sept combats. » Aujourd’hui, il est le seul à avoir atteint ce niveau en Auvergne. Une jolie trajectoire obtenue au prix d’un gros investissement personnel et de sacrifices familiaux. « Alors qu’une saison compte 42 week-ends environ, j’en consacre 35 à l’arbitrage. Et puis en karaté, cette fonction n’est pas professionnelle. Il s’agit d’une activité bénévole pure et dure. »

LA GRANDE « FAMILLE » DES ARBITRES

Jean-Marie Granouillet reconnaît qu’arbitrer le haut niveau est générateur de stress. « Les enjeux sont importants, il ne faut pas faire d’erreur. » En karaté heureusement, l’arbitre est assisté par 4 juges de chaise. Lui apprécie cette formule. « Nous sommes là pour faire respecter les règles. On est en quelque sorte le chef d’orchestre du combat, son manager. » Ce qu’il apprécie le plus dans l’arbitrage ? « C’est une grande famille, on vient partager une passion commune, celle du karaté et celle de l’arbitrage. C’est aussi un vecteur de rapprochement entre les hommes. On rencontre des personnes de tous les milieux, toutes les cultures. A table, on peut manger avec un chrétien, un musulman ou un juif. On évolue dans une communauté, une famille. » Jean-Marie Granouillet souhaite rendre un hommage : « si j’ai la chance de faire de ma passion le karaté mon travail, c’est grâce à Pierre Damoiseau » (le directeur technique de l’Ecole clermontoise de karaté : NDLR). Bien sûr, l’arbitre voit d’un bon œil l’arrivée du karaté en tant que discipline olympique. Ce sera à Tokyo en 2020. Dans le berceau de l’art martial, huit catégories devraient en découdre : six en combat, deux en kata. « Seuls 80 athlètes seront sélectionnés sur la base d’un ranking mondial. Il n’y aura que des épreuves individuelles. Nous aurons peut-être un arbitre français sur place mais ce ne sera pas moi », prévient déjà en souriant Jean-Marie Granouillet. Encore un peu trop jeune, le Clermontois rêve bien sûr d’arbitrer un jour aux Jeux olympiques. « Je n’ai pas pu les faire en tant que sportif, pourquoi pas en tant qu’arbitre ? Et pourquoi pas à Paris, en 2024 ? » s’interroge déjà l’intéressé, dont la fille a également épousé la passion du karaté et de l’arbitrage.

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